Education et mixités est le thème de ce dossier. Il s’appuie en partie sur les tables
rondes et débats organisés lors du cinquième festival national du Film d’Education
d’Evreux, centré sur cette question complexe.
Dans leur présentation, on lisait : « [...] Il s’agit là, en s’aidant de la contribution
d’universitaires - chercheurs, historiens, sociologues, philosophes - et des per¬
sonnalités et acteurs de terrain, de s’intéresser voire de s’affronter aux problé¬
matiques posées à l’éducation par toutes les diversités de notre société : les
différences culturelles, religieuses, sociales, sexuelles... »
Se dire ce qu’il en est des différents types de mixités qui coexistent, s’ignorent,
rivalisent dans la France d’aujourd’hui.
En quoi pluralité, multiplicité, hétérogénéité seraient-elles une force et une
richesse ? En quoi seraient-elles sources d’incompréhensions, de tensions, de
difficultés ?
Quelle adéquation entre les codes, les convenances, les coutumes, les usages
des uns et des autres d’une part et la loi commune d’autre part ?
Quel équilibre entre l’acculturation, laquelle serait alors un gain, un progrès et
la déculturation qui serait alors une dégradation, une perte, voire un abandon
de l’identité et de certaines normes culturelles ?
Ou encore, exemple essentiel, comment réussir le passage de la langue de départ
à la langue française, comment s’approprier et maîtriser le rapport au savoir,
à l’école, au monde social ? Et plus largement, peut-on oser la réflexion sur les deux logiques : celle des universalistes (des « tradition na listes » stigmatise-t-on
parfois) qui veulent un corps de valeurs propres à l’homme, et celle des multi¬
culturalistes (des « communautaristes » stigmatise-t-on parfois) où l’homme est
défini par sa communauté, ses racines, ses traditions ?
Dossier"Education et mixités" coordonné par Jean François,
Jac Manceau, Philippe Lebailly