Faire vivre la citoyenneté à l'école

Publié le , mis à jour le
Lecture ~2 minutes

L'école est un lieu qui offre des espaces où peuvent se vivre une multitude d'expériences citoyennes. Il est important que les enfants et adolescent·es sous leur statut d'élèves y aient tout loisir d'en jouir à plein.

Comment faire ?

Que fait l’école, comment fonctionne-t-elle pour que les enfants et les jeunes y construisent leurs expériences citoyennes ?

De quel fonctionnement républicain et démocratique les élèves y font-il·elles l’expérience qui leur permettrait de percevoir au moins des piliers des institutions républicaines que sont le respect des droits des citoyen·nes (inscrits dans le préambule - donc le point d’ancrage - de la Constitution) et la séparation des pouvoirs ?

Les Ceméa ont déjà eu l’occasion d’écrire, à l’occasion du dixième anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant1, que les devoirs, dans une démocratie, n’ont de fondement, de raison d’être, que de permettre ou de protéger l’exercice de ses droits par chaque citoyen·ne.

1 « Droits de l’enfant à l’école » dans VEN n°490, juin 1999.

Les Ceméa défendent que le seul moyen légitime d’enseigner leurs devoirs à des enfants est donc de leur montrer en quoi les devoirs qu’on leur impose sont fondés sur le respect et l’exercice de leurs droits

Ils rappellent que le silence imposé aux élèves d’une classe ne peut se justifier par la seule nécessité d’écouter le maître, la maîtresse. Procéder ainsi c’est, au contraire, donner à l’école, le modèle d’un droit léonin : le droit du plus fort. Les Ceméa affirment que cette forme de droit, parfaitement logique dans une monarchie de droit divin (où le pouvoir du souverain provenant de Dieu ne saurait être contesté par un simple être humain) ou dans une dictature (où un homme, une femme providentiel·le est seul·e en mesure de savoir ce qui est bien pour le peuple), ne peut-être qu’une aberration dans une démocratie dont l’école n’est en charge de former ni des sujets ni des êtres asservis.

 

Vivre des expérienes de démocratie

Et si, parallèlement à cette pratique, on enseigne aux enfants que leurs ancêtres ont fait une révolution pour substituer le respect de leurs droits de citoyen·nes à leurs devoirs de sujet·tes, on est bien dans le «faites comme je dis mais pas comme je fais», que rien ne saurait justifier, ni sur le plan pédagogique, ni sur le plan moral!

Les Ceméa pensent que la seule justification du silence en classe est bien plus puissante, plus efficace et bien plus propédeutique à une citoyenneté future qui doit s’exercer à l’école que le respect dû au maître, à la maîtresse et l’attention portée à ses paroles. Il s’agit, en effet, de permettre à chacun·e d’utiliser son droit à s’exprimer, droit que certain·es ne pourraient exercer librement et intégralement si seul·es pouvaient prendre la parole ceux et celles qui crient ou parlent plus fort que les autres...