Développement des Ceméa et montée en puissance des activités

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Après la période de l’occupation et leur dissolution sous le Régime de Vichy (1er juin 1944), les Ceméa retrouvent des conditions plus favorables à leur développement. La création d’une direction générale de la jeunesse et des sports leur permet d’obtenir les moyens matériels nécessaires à l’amplification de leur action.

Après la période de l’occupation et leur dissolution sous le Régime de Vichy (1er juin 1944), les Ceméa retrouvent des conditions plus favorables à leur développement. La création d’une direction générale de la jeunesse et des sports leur permet d’obtenir les moyens matériels nécessaires à l’amplification de leur action. La direction générale de l’enseignement du 1er degré met à leur disposition des instituteurs (1951). De 1945 à 1955, le nombre de stages et regroupements organisés annuellement passe de 120 à 551, le nombre de participants à ces diverses activités passe de 3 600 à 26 584. En 1955, 324 stages reçoivent 15 458 stagiaires et en 1968, 600 stages réunissent près de 30 000 personnes...

Les Centres d’entraînement bénéficient aussi de la confiance du monde ouvrier (syndicats, municipalités progressistes, mouvements de jeunesse, tels les Vaillants) qui, au lendemain de la Libération, se trouvent confrontés à un besoin urgent de personnels capables d’encadrer des groupes d’enfants et de jeunes.

Outre la formation de cadres de colonies de vacances, se développe la formation d’autres publics, enseignants et équipes pédagogiques, équipes de santé mentale, éducateurs spécialisés et directeurs d’établissements pour l’enfance inadaptée, animateurs et responsables d’animation socio-éducative, directeurs et gestionnaires d’équipements socio-éducatifs, candidats au service civique et assistants techniques pour le Ministère de la Coopération.

L’idée de stages de formation pour les infirmiers psychiatriques naît de la rencontre, en 1946, du docteur Daumezon, alors secrétaire général du syndicat des médecins des hôpitaux psychiatriques, et de Germaine le Hénaff-Le Guillant, militante aux Ceméa, et la même année, première rédactrice en chef de la revue Vers l’Éducation Nouvelle (VEN).

Très vite un groupe constitué d’instructeurs des Centres d’entraînement, de médecins et d’infirmiers psychiatriques s’implique dans les activités de formation pour les équipes soignantes.

Les Ceméa s’engagent aussi dans le développement culturel, pour une culture ouverte à tous, et, à la demande de Jean Vilar, dans l’accompagnement des publics.

Parallèlement à ce développement des activités, leur action continue à s’étendre sur le territoire français, avec la création de nouvelles délégations régionales, ainsi qu’à l’étranger et dans les territoires d’Outre-mer. À partir de 1946, certains stages et colloques ont lieu à l’étranger et des associations autonomes et indépendantes sont créées dans différents pays, s’unissant, en 1954 en une Fédération internationale des Ceméa (Ficeméa), admise par l’Unesco à bénéficier du statut d’Organisation Non Gouvernementale (ONG), en 1964.

La diffusion des idées, des savoirs et des savoir-faire se concrétise dans l’édition de revues et d’ouvrages : la revue Vers l’Éducation Nouvelle et les Éditions du Scarabée en 1946, la revue du secteur « Santé mentale », Vie Sociale et Traitements, en 1954, le bulletin des membres actifs, Instructeurs, en 1957. Belles vacances, fruit de la réunion de cinq associations d’Éducation populaire, voit le jour en 1956.

Ce foisonnement d’actions à tous les niveaux permet à Bénigno Cacérès d’écrire en 1975 :
« Aujourd’hui, en France, un adulte sur trente a été touché par les Ceméa »