Les deux tiers du petit livre de Gaston Mialaret sur le Plan Langevin-Wallon sont consacrés à la publication du texte du Rapport de la Commission remis au ministre de l’éducation nationale, le 19 juin 1947, par Henri Wallon, président de cette commission, après le décès de Paul Langevin (le 16 décembre 1946) auquel on en devait la création et l’animation. La suite de l’ouvrage est un recueil de textes dus à cinq des vingt-sept commissaires (dont une préface d’Henri Wallon et une postface d’Henri Pieron) et à quelques personnalités du monde de l’éducation invitées, cinquante ans après, à réagir sur ce Plan, parmi lesquelles Francine Best, présidente d’honneur des Ceméa, qui en indique l’importance pour notre mouvement et le considère comme « la véritable matrice des réformes de l’école depuis 1946 ».
Pour Jean-Claude Barbarant, au nom de la fen, comme pour Daniel Le Bret et Patrick Laurenceau du SNIUPP, le Plan Langevin-Wallon est un texte mythique. Et il est bien vrai qu’on l’évoque bien souvent alors qu’on l’a rarement lu... Et même ceux qui l’ont lu en commentent rarement les points originaux, se limitant aux deux premiers des sept chapitres, qui portent respectivement sur la structure et l’organisation de l’enseignement et sur la formation des maîtres dont se sont plus ou moins inspirées les réformes successives, depuis la Libération.
Ainsi, il est rare qu’on rappelle la proposition faite d’un présalaire pour les lycéens et d’un salaire pour les étudiants (p. 22) dont l’adoption serait de nature à mettre un terme définitif à la ségrégation salariale par les diplômes puisque serait ainsi rendue caduque la justification d’une supériorité de salaire des diplômés par les efforts - notamment financiers - liés à leur statut... De même, ce n’est pas sur l’étude du milieu, moteur éducatif prôné par le Plan et sur laquelle insistent tant les Ceméa, comme le souligne Francine Best, que mettent l’accent les autres zélateurs de ce fruit de plus d’un an et demi de travail intensif qu’avaient précédé de longues réflexions pendant la Résistance où il avait mûri.
Nous ne multiplierons pas ici les raisons de lire cet ouvrage. Elles sont nombreuses, mais il convient de laisser au lecteur le plaisir de les découvrir. Il est toutefois difficile de passer sous silence le fait que plus du tiers des références bibliographiques qui terminent ce petit livre, bienvenu cinquante ans après la publication du Plan Langevin-Wallon, portent sur des ouvrages ou sur des articles... des Ceméa, parus, pour la plupart, dans Vers l’Education Nouvelle.
Gérard A. Castellani, A. T. Provence-Alpes-Côte-d’Azur
A signaler dans la même collection :
Janusz Korczak, de Jacques Ladsous et Les Pédagogues de l’apprentissage, de Marguerite Altet.