Les Ceméa n’ont cessé dans leurs projets associatifs successifs,
de défendre et de promouvoir un service public de qualité et
ses valeurs de solidarité, d’égalité et de partage. Le bien public essentiel à l’humanité doit être soutenu et protégé, qu’il s’agisse de la santé, de l’éducation, de la culture ou de l’environnement. Aujourd’hui, les media publics sont en danger.
Il faut nous mobiliser pour que vive la télévision publique1 parce qu’il est indispensable d’être écouté et entendu par la représentation nationale qui va voter une nouvelle loi.
Que cela nous inquiète ou pas sur la domination qu’exerce
ce média sur la vie quotidienne de nos concitoyens et l’état de la société française, la télévision est la première des pratiques
culturelles des Français ! Rappelons, qu’en moyenne, au cours
de sa vie, un(e) Français(e) passera douze ans devant les écrans et plus particulièrement devant la télévision. Son indépendance, son pluralisme et son financement doivent par conséquent être garantis. L’existence d’un service public puissant et cohérent dans le domaine des media, sur toutes les plates-formes de diffusion (de la télévision à internet) est une nécessité ; pourtant sa précarisation annoncée risque de constituer une atteinte de plus portée à la capacité de chacun d’agir dans notre espace démocratique, et de fait à la démocratie elle-même.
Il nous faut réaffirmer haut et fort que la logique de marché
ne peut garantir la diversité, que la défense du pluralisme est
une forme de défense de la liberté d’expression, que les œuvres de l’esprit ne sont pas des marchandises comme les autres. De plus, notre mouvement d’éducation mesure la responsabilité des media publics dans la construction d’une politique éducative et culturelle à destination de la jeunesse. Les enfants ne sont pas des « cœurs de cible » pour les media ; ils doivent trouver toute leur place dans des programmes à créer 2. De nouvelles relations entre professionnels de l’éducation, de la jeunesse, et des media, sont à inventer, prenant en compte l’éducation critique du regard des enfants et des jeunes et le respect du développement de l’enfant face aux usages de ces media pourrait être une priorité 3.
La télévision publique, doit prendre en compte le télespectateur comme un citoyen et ne plus le considérer comme un simple consommateur. Vecteur de culture, d’émancipation et de lien social, la télévision publique appartient à tous les citoyens.
.1 Voir plate-forme de mobilisation et appel du 2 juin : contact appeldu2juin.com
.2 Voir les actions et propositions du Ciem (collectif interassiociatif, enfance et media) dont les Ceméa assurent la vice-présidence : www.collectifciem.org
.3 Voir l’action menée à propos de la télévision pour les bébés et le dossier complet