Nicolas Cailliot a été durant sept ans coordinateur du Mouvement pour une Alternative Non Violente. Ce guide propose des « repères validés par des acteurs de terrain, dans différents contextes de la vie quotidienne ». Après une définition « opératoire » de la violence, cette « intrusion de force dans l’univers personnel de l’autre », le guide souligne les différents aspects physiques, psychiques et moraux de la violence. Chaque chapitre est suivi d’exemples, de points-clé, d’éléments à retenir. L’auteur insiste sur l’importance de la parole, « contre-pouvoir face à la violence » ; exprimer, verbaliser une situation conflictuelle est essentiel pour désamorcer les phénomènes de violence sous-jacents à condition de savoir écouter sans porter de jugement moral. Le guide traite des actes et situations de violences dans le domaine privé, notamment les maltraitances familiales, puis des violences dans l’espace public. Nous retiendrons particulièrement celles qui concernent l’école. Les violences sont parfois réelles, parfois fantasmées souligne avec juste raison l’auteur : des chercheurs analysent « le sentiment d’insécurité », dans une communauté scolaire ; on peut s’appuyer sur les travaux d’Eric Debarbieux, directeur de l’observatoire international de la violence en milieu scolaire. Au-delà du constat, Nicolas Cailliot propose des postures efficaces, des solutions pratiques, des expérimentations réussies. Il est très proche des valeurs défendues par les Ceméa lorsqu’il préconise de donner du sens à l’autorité et à la sanction, de passer de la face à face au « côte à côte », de remplacer le passage à l’acte par la verbalisation, de développer la prévention, la coopération entre les élèves. Des adresses utiles et un lexique font de cet ouvrage un outil de travail efficace ; l’auteur accompagne le lecteur et l’incite à réfléchir à la prévention de la violence, à adopter des postures refusant de banaliser la violence, à proposer des alternatives pour éviter le passage à l’acte. Un livre s’appuyant sur une éthique humaniste que nous partageons.
Maurice Mazalto