Dans le communiqué conjoint avec celui de l’ANESM (Agence Nationale de l’Evaluation et de la qualité des Etablissements et Services sociaux et Médico-sociaux), il est écrit qu’il est impossible de
conclure à la pertinence des interventions fondées sur les approches psychanalytiques et la psychothérapie institutionnelle dans le traitement de l’autisme.
Par cette préconisation délibérément partiale, la HAS donne quitus aux associations de familles qui ne veulent pas entendre la souffrance associée à l’autisme et qui dénoncent la prise en charge des
personnes autistes par la psychiatrie.
C’est la dimension thérapeutique qui est ainsi ignorée au motif d’absence de résultats sur son efficacité.
Or l’état des recherches aujourd’hui, contrairement au discours ambiant dominant qui laisserait accroire aux fondements génétiques de l’Autisme et donc aux seules réponses adaptées éducatives
et comportementales, ne peut valider en rien ce seul point de vue.
Sans nier une dimension biologique et génétique dans l’étiologie de l’autisme, rien aujourd’hui ne le confirme. Par contre, au quotidien l’autisme est un handicap et une pathologie complexe qui génère beaucoup de questions et de souffrances chez les personnes qui en sont atteintes et chez les familles qui les accueillent.
Personne ne le nie et les équipes psychiatriques sont les premières à reconnaître la grande difficulté
dans la prise en charge.
Les travaux les plus concluants s’accordent à énoncer que ce sont les approches pluridimensionnelles qui apportent les meilleures évolutions, autrement dit celles qui allient les réponses
éducatives, comportementales et thérapeutiques, sans exclusive.
Les pédopsychiatres et psychanalystes les plus en recherche sur cette question comme Pierre Delion, ne disent rien d’autre… et ne pratiquent rien d’autre. Les familles des enfants dont ils ont eu la
responsabilité de prendre en considération les attentes anxieuses et les soins et dans les formes parfois les plus difficiles de l’autisme, ne le leur ont jamais reprochés ces choix.
Les attaques et les pressions de quelques associations de familles d’enfants autistes qui ne
représentent qu’elles-mêmes et non l’ensemble des parents, attaques relayées par quelques
parlementaires ont réussi à imposer un seul point de vue, une seule approche, plus empreints de
prédictions que d’analyses critiques et ont trouvé le champ de la psychiatrie et de la psychanalyse
comme bouc émissaire, chose facile en ces temps où la complexité du sujet humain ne correspond
pas au modèle néo-libéral de l’homme auto-entrepreneur, toujours adapté, toujours asservi, cette
servitude volontaire dont parle Roland GORI.
Les Ceméa ont toujours défendu, dans leurs engagements politiques (Pas de zéro de conduite, Les
39 Contre la nuit sécuritaire, l’Appel des Appels) et pédagogiques les réponses qui prennent en
considération la personne dans sa globalité et sa complexité.