Paradoxe de l’Histoire, des parcours, écarts
de génération qui me conduisent
aujourd’hui, moi qui n’ai que très peu connu
l’homme, à rédiger l’introduction de cette brochure
rendant hommage à Denis Bordat. Je sais,
parce que cette histoire est aussi celle des femmes
et des hommes qui font les Ceméa d’aujourd’hui,
que l’engagement militant dans notre mouvement
est aussi étroitement lié à l’aventure humaine.
Celle de la rencontre, de la confrontation, du plaisir
à se retrouver et à porter des valeurs, des combats
communs. Faisant cela, nous nous inscrivons
Paradoxe de l’histoire, des parcours, écarts de
génération qui me conduisent aujourd’hui,
moi qui n’ai que très peu connu l’homme,
à rédiger l’introduction de cette brochure rendant
hommage à Denis Bordat. Je sais, parce que cette
histoire est aussi celle des femmes et des hommes
qui font les Ceméa d’aujourd’hui, que l’engagement
militant dans notre mouvement est aussi
étroitement lié à l’aventure humaine. Celle de la
rencontre, de la confrontation, du plaisir à se
retrouver et à porter des valeurs, des combats communs.
Faisant cela, nous nous inscrivons dans
l’histoire des Ceméa. En tentant de nous approprier
d’où nous venons et à qui nous le devons, nous
construisons notre propre contribution au projet
ambitieux de notre mouvement. C’est donc pour
moi un honneur que de contribuer à cette brochure.
Inscrivant mon nom aux côtés des grands
témoins de cet ouvrage, positionnant une parole
dans un hommage à l’un de ces personnages qui
ont fait et font encore les Ceméa, c’est avec humilité
et respect que j’écris ces quelques lignes.
Tout est dit dans les chapitres de cette brochure
qui témoigne de ce que fut l’engagement de Denis
au service de notre mouvement d’Éducation nouvelle.
Délégué général de 1969 à 1979, tout est dit
sur la dimension politique de son action, la vision
qui fut la sienne et qui servit au rayonnement de
notre association, tout est dit sur la richesse de
l’homme, sur la pertinence du pédagogue. Porter
des convictions comme il les a portées ; inscrire
son action politique dans la société comme il sut
l’inscrire ; entraîner, mobiliser les militantes et les
militants sur une vision, une perspective, des ambitions
comme il a su le faire ; résister, s’opposer,
affirmer des conceptions éducatives et politiques
comme au Congrès d’Orléans en 1971. Tout cela
laisse songeur ! Il faut une certaine force de caractère,
il faut de solides convictions, il faut aussi pouvoir
entraîner et mobiliser l’ensemble d’un réseau
militant.
C’est cette force de conviction, cette opiniâtreté,
cette constance dans l’engagement qui font que
l’histoire de notre mouvement doit à Denis. Denis
nous a quittés. Mais à y regarder de plus près, à
mieux lire ou relire ses écrits, ce qui frappe restent
assurément l’actualité, la pertinence des valeurs,
des analyses et des combats qui furent les siens.
Autre temps certes, autres contextes. Lisez les
témoignages qui suivent, lisez les analyses, les
enjeux portés par Denis. Mesurons alors ensemble
l’incroyable force, l’incroyable modernité de ce
qu’il défendait. Mesurons enfin ensemble que, si
cette brochure rend hommage à un membre historique
de notre mouvement, elle nous permet, à
nous militantes et militants engagés au sein des
Ceméa, de référer nos combats, de situer nos revendications
d’aujourd’hui dans la cohérence, la
constance de notre histoire collective.
En 1978, au Congrès de Toulouse, Denis disait :
« Pour toutes nos activités de formation, dans
quelque domaine que ce soit, ce qu’il faut éviter,
c’est le cloisonnement. Chez nous, les combats de
l’hôpital doivent servir les combats de l’école et
réciproquement, les combats de l’école doivent
servir les combats des vacances et réciproquement,
les combats des vacances doivent servir les combats
des crèches et réciproquement … Le mouvement
peut se fabriquer, se nourrir, s’enrichir de tout
cela. »
C’est la marque des personnages importants, que
d’avoir, en d’autres temps, su discerner les enjeux
du moment comme des enjeux de toujours. Denis
Bordat en fut.