Les intervenants tels que Vassilis Kapsambelis, Bernard Golse, Guy Baillon, Pierre Delion, Patrice Huerre, Roger Teboul... viendront dans le cadre de ces deux jours, souligner combien celle-ci est contemporaine !
L’évolution de notre société favorise un climat qui rend plus que jamais actuelle l’exigence rappelée par Tony Lainé : « Il faut lutter contre notre propre fascisme ».
C’est pourquoi l’API, Les Ceméa et la Famille Lainé co-organisent avec le soutien de la Cité de la Santé cette manifestation.
Nous vous invitons donc à nous rencontrer lors des ces 2 journées à la Cité de la santé, Auditorium de la Cité des sciences et de l’industrie de Paris.
Arguments du Colloque
« La psychiatrie n’est pas une sinécure. Nous le savons tous. Surtout quand on entretient
l’ambition de reconnaître en tous moments le sujet dans sa demande, sa souffrance et son
histoire ; et qu’on pousse en plus la prétention de découvrir du sens dans la parole ou le
geste insensé... Je ne doute pas que j’ai eu une chance inouïe de travailler pendant toutes
ces années dans une équipe mobilisée par de tels buts. J’ai longtemps pensé que le projet de
transmettre ce genre d’expérience était une gageure. Aussi, j’ai de l’admiration pour ceux
qui se sont aujourd’hui attelés à cette tâche et, ma foi, je les accompagne volontiers… ».
Tony Lainé, « Éloge de la démocratie »
L’évolution de notre société favorise un climat qui rend plus que jamais actuelle l’exigence
rappelée par Tony Lainé : « Il faut lutter contre notre propre fascisme ». C’est cette
revendication, forgée après la 2e guerre mondiale, qui a sous-tendu la refondation de la
psychiatrie française pour écarter la ségrégation déshumanisante de la folie. La psychiatrie
et la pédopsychiatrie publique actuelle, bâties dans les 50 dernières années, en sont le
résultat - plus ou moins abouti.
Actuellement, la neuropsychiatrie positiviste, fondée sur les preuves statistiques, tend à
remplacer la clinique de la psychopathologie par une gestion bio-éducative du symptôme,
négligeant la causalité psycho-dynamique, voire même la dimension psychique du sujet. Plus
globalement l’espace public est envahi de messages néolibéraux chaotiques qui souvent
renforcent les pulsions transgressives des personnes fragiles. L’évaluation statistique ne
génère pas de valeur humaine tant nécessaire dans les situations précaires, alors comment
s’étonner que la psychiatrie – reflet de la société – soit elle aussi « en crise » ?
Nous ressentons le besoin de défendre et de repenser nos pratiques, comme a pu le faire –
en son temps - Tony Lainé, dans le souci de l’autre et dans la solidarité avec la folie. Il avait
démontré, en tant que psychanalyste, qu’en s’appuyant sur la culture, la création, la
formation dans l’esprit de l’éducation populaire, on trouvait des sources vives pour subvertir
la force des inerties. Il a esquissé une manière d’être en mouvement pour l’homme dans le
monde à travers la notion de « l’agir ». Lui-même, ses collègues et leurs partenaires, ont bâti
le réseau des dispositifs de soins alternatifs, novateurs, souples et ouverts, tout en favorisant
la prévention.
Il est pertinent de revenir sur cette période, dont les effets sont encore très présents dans
notre quotidien professionnel. Rappeler ses pratiques novatrices, son éthique, son « souci de
l’autre », les réalisations des équipes qu’il a animées, les films qu’il a tournés, nous
permettra de penser la psychiatrie aujourd’hui. Ce n’est pas qu’une pensée de spécialiste,
elle s’ouvre sur la société, l’éducation et la culture. L’oeuvre de ce pionnier de la psychiatrie
de l’enfant qu’était Tony Lainé, soucieux de transmettre sa pratique, son éthique, et son
amour de l’humain, garde toute sa fécondité.
Pour en savoir plus... et télécharger le programme.
Pour tout contact presse
Contacter Kathleen Kelley-Lainé au 06 14 71 77 10
Mail : sante.mentale cemea.asso.fr