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L’Observatoire de la Déontologie de l’Information (ODI), dont font
partie les Ceméa, à travers l’association Enjeux e-médias, est résolument
tripartite, regroupant entreprises de presse, journalistes, et donc associations
représentant les publics. Il fait écho à l’orientation forte
de promouvoir une information de qualité pour les citoyens, garante
de notre démocratie, que les Ceméa portent dans leur projet associatif.
Depuis novembre 2013, a été réalisée une veille sur le respect de la
déontologie de l’information et près de 150 alertes ont été sélectionnées.
Cette période a été marquée par un accroissement des pressions qui
pèsent sur l’information et sa déontologie : poursuite et accélération
de la transformation éditoriale et des nouveaux usages du public
sous l’effet de la révolution numérique, prolongement de la crise
financière des groupes et entreprises de presse, réduction des effectifs
des rédactions. Mais aussi comme le souligne le président de l’ODI
Patrick Eveno, « impatience des acteurs de la vie publique, de plus en
plus tentés de rejeter sur les médias leur impuissance à apporter
des réponses aux questions des citoyens ou à les convaincre de la pertinence
de leurs réponses. Le public lui-même, de plus en plus critique
et informé par d’autres sources, exige des journalistes une relation
au réel d’une perfection instantanée impossible à atteindre, et des rectifications
immédiates dès qu’il a le sentiment d’une erreur ».
Le deuxième rapport de l’Observatoire de la déontologie de l’information,
L’Information sous pressions souligne un certain nombre de points
marquants : le durcissement des relations avec les médias, l’effacement
des frontières entre vie privée et vie publique, entre information,
communication et publicité, le rôle croissant d’Internet et des réseaux
sociaux, l’importance de la gestion des relations avec les sources, la prégnance
de stéréotypes. Parmi les événements de l’année qui interrogent
la déontologie, il met en avant, le durcissement du débat public,
le déficit médiatique (ou déficit politique ?) à propos des élections
européennes, le traitement des guerres, la vie privée, la vie publique,
et le droit à l’image, les affaires… Il ne s’agit pas de stigmatiser telle
rédaction, tel journaliste ou telle entreprise, mais de faire progresser
la démarche déontologique qui est au coeur de la crédibilité des médias,
qui on le sait est fragilisée…
Pour nous et le collectif Enjeux e-médias, il s’agit d’aller vers une corégulation
citoyenne des médias qui passera en France par la création
d’un Conseil de presse, instance dans laquelle la société civile sera
en dialogue avec les journalistes et les entreprises de presse, voire
les pouvoirs publics. Lien où l’on trouvera le rapport de l’ODI, en téléchargement :
http://www.cemea.asso.fr/multimedia/enfants-medias/spip.php?article1276
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