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L’Union européenne, à travers ses institutions, fait depuis toujours la part belle au
libéralisme économique et s’inscrit pleinement dans la mondialisation que nous dénonçons.
Aujourd’hui, nous devons mieux contribuer à l’émergence de cette Europe solidaire, sociale
et politique absolument nécessaire en nous engageant pour construire cette Europe
des peuples, en nous impliquant dans l’organisation d’une société civile européenne visible
et audible. Une autre Europe n’est pas un fantasme comme voudraient nous le faire croire
des euroseptiques, c’est à nous de l’inventer, de la vouloir et de la faire vivre. Mais les enjeux
sont aujourd’hui, pour beaucoup, mondiaux. En opposition avec la volonté dominante
des forces politiques et économiques libérales qui veulent tout transformer en marchandise,
nous luttons à notre niveau pour que l’éducation, la formation, la santé, l’information,
la culture échappent aux lois du marché.
Nous le savons, c’est par l’expérience vécue du rapport à l’autre et au monde que l’on
favorise l’acquisition de compétences sociales et l’exercice de solidarités collectives.
Favoriser le départ et l’accueil, permettre les échanges entre citoyens pour construire
une Europe ouverte sur le monde par l’éducation interculturelle telles sont nos ambitions.
Cela nécessite de combattre les fondamentalismes, les prosélytismes et les replis communautaires.
Être la « nation arc-en-ciel » qu’appelle de ses voeux Edwy Plenel, suppose que
nous élaborions une pensée collective qui dise comment nous lions… démocratie,
citoyenneté et laïcité, respect des droits de l’Homme et des diversités culturelles.
L’éducation progressiste, émancipatrice, se heurte également aujourd’hui à une contre
offensive conservatrice et réactionnaire. Plus que jamais il est de notre responsabilité,
de démontrer avec force que nos actions participent de l’inscription des individus dans
la société, contribuant à la régulation des rapports sociaux dans une perspective de cohésion
sociale et de solidarité.
Alors il nous faut agir en contrepoint face à l’extrême droite si séduisante aujourd’hui pour
un grand nombre de jeunes et de moins jeunes. Nous n’acceptons pas de qualifier de
« dérapage » les dérives langagières récurrentes, les manipulations de l’Histoire, les mensonges
soutenus avec aplomb par une droite à l’idéologie tellement décomplexée qu’elle en perd
elle-même ses repères.
Face au piétinement indigne des valeurs républicaines, il faut agir !
Les principes des Ceméa nous invitent à redire avec conviction que le postulat de la
confiance, de la considération de l’Autre est une posture éminemment politique, républicaine
quand elle constitue le socle même de toute action éducative.
Jean-Luc
Cazaillon,
Directeur général
des Ceméa
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