Devant les dérives des systèmes de formation des professionnels du soin psychique, il nous semble important de proposer des « moments de formation » qui s’inscrivent dans une continuité historique, celle de la psychothérapie institutionnelle et du désaliénisme. Ces journées s’organiseront sur un thème à partir duquel les participants pourront présenter les questions que posent les pratiques quotidiennes. En deux espaces de travail, des intervenants en lien avec les animateurs/formateurs partagerons leur regard sur la question au travail.
Nous sommes dans un souci de transmission et d’éclairages des concepts cliniques pour aider à la pratique au jour le jour au sein d’un collectif soignant.
Roger Ferreri
Avec le retour de la question de la judiciarisation dans le cadre de la contrainte à l’hospitalisation psychiatrique, nous sommes « contraints » de remarquer que Droit et Folie ont entretenu au cours de l’histoire des rapports particuliers. En effet, en ce qui concerne la folie, le droit s’est refusé à instituer une peine pour se cantonner à protéger les personnes contre un internement abusif.
La judiciarisation, ne pose-t-elle pas la question, entre autres, du retournement de ce rapport et des risques que ne se construise ainsi un nouveau modèle social qui ne va pas de soi ? En tous les cas cela mérite débat.
Intervenant : Franck Chaumon
L’instauration d’une contrainte aux soins psychiatriques dans le secteur, telle qu’elle est envisagée par le projet de loi, participe de la même logique que celle qui organise le glissement sécuritaire des mesures d’hospitalisation sous contrainte. Ce véritable changement structural a été inauguré dans le champ pénal. La contrainte judiciaire aux soins sous « garantie » expertale, a en effet été instaurée par la loi de 1998 pour les auteurs de crimes et violences sexuelles sur mineurs, et a été depuis considérablement étendue. Désormais le savoir de l’expert ne se limite pas à éclairer le passé de l’acte commis (ex article 64), mais se prononce sur l’avenir du sujet. La contrainte aux soins peut désormais se faire au titre du bien, c’est-à-dire de la « santé mentale », véritable politique sanitaire globale.
CEMÉA
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