Le 16 septembre dernier, dans son discours de présentation d’un grand
projet pour l’éducation artistique et culturelle, la ministre de la Culture
Aurélie Filippetti affirma plusieurs priorités d’objectifs en grande
convergence avec les propositions concrètes portées par les Ceméa et
présentées dans leurs chartes : Pour la culture dans l’éducation et
Médias éducation critique et engagement citoyen.
article paru dans la Revue Vers l’Éducation Nouvelle n°552, Voir le sommaire et commander le numéro
Parmi ces priorités le numérique « parce que l’éducation au numérique
est forte de promesses, d’explorations, d’innovations pour les jeunes. »
Mais, précisa-t-elle « non pas une culture numérique, mais une culture
par le numérique » donnant l’exemple de l’événement national
L’automne numérique qui proposera pendant deux mois des rendez-vous
autour des enjeux croisés de l’éducation artistique et culturelle et
du numérique. Cette distinction ainsi nommée qui n’est certes pas une
opposition, nous a quelque peu étonnés en référence à une conception
éducative et sociale de la culture, d’autant que l’objectif de L’automne
numérique sera de montrer que « en matière de création artistique, en
matière d’éducation artistique, mais aussi de pratique artistique, il y a
dans le numérique des ressources créatives ».
Pour les Ceméa cette complémentarité est évidente, tant les sciences et la
culture scientifique, les arts et les pratiques artistiques, les médias et la
maitrise des cultures d’écran, les cultures numériques, l’environnement,
l’expression écrite et orale ou l’interculturel constituent des ressources
indispensables dans le processus de construction d’une culture commune.
Aujourd’hui, les pratiques numériques et médiatiques des jeunes se
construisent principalement hors de l’école et avec l’association Enjeux
e-medias, les Ceméa pensent qu’il est de la responsabilité du ministère
de l’Éducation nationale mais aussi du ministère de la Culture et de la
Communication d’établir des liens entre ces pratiques médiatiques des
jeunes souvent très consuméristes et commerciales et des apprentissages
à finalité éducative et culturelle afin de se construire une culture (du)
numérique. Ce double enjeu culturel et éducatif doit rassembler les
politiques publiques des deux ministères. Les Ceméa par leur approche
globale ont su les rassembler dans un même projet.
Il n’est pas d’éducation artistique et culturelle sans culture numérique,
pas de culture sans éducation aux médias, pas d’éducation aux médias
sans culture.