Tony Lainé, psychiatre, psychanalyste, citoyen engagé mais aussi homme de télévision et
poète de l’âme humaine ; ses livres et ses films ont dépassé largement les seuils des établissements
spécialisés. Trop tôt disparu (1992), il nous a laissé une oeuvre écrite et filmée
importante et aujourd’hui méconnue, qui près de vingt-cinq ans après porte encore toute
sa pertinence. Tony Lainé a toujours pensé que la souffrance psychique, la folie
interrogeait le rapport à la politique, autrement dit la place de chacun dans la société et
la culture qui fait l’humanité : « J’ai toujours refusé de considérer la folie comme un
monde à part, ce qui est la meilleure manière de n’en rien voir. Au contraire, j’ai
délibérément choisi d’aider a priori ceux qui sont dits « fous » à recouvrer avec tous leurs
droits, une place dans la communauté. C’est alors que s’est imposée à moi la conviction
que la folie témoigne toujours d’un sens vivant et que la différence établie entre le statut
social du fou et celui du « normal » est une imposture. » Extrait de l’introduction du livre
Le petit Donneur d’offrandes, 1981.