Rencontres de l'Éducation nouvelle 2022

Les « REN » sont un moment fort de la vie du mouvement et cette édition l’a confirmé. Pour nombre des participant·es, les nuits furent trop courtes car l’envie de rencontre fut contagieuse. Autour du bar tenu par une équipe d’accueil « aux taquets », sur la terrasse estivale que nos amis belges avaient équipée de jeux d’extérieur et de société, dans la salle à manger ou lors du « caf’conc » et de son traditionnel « bal trad », les liens se sont tissés, des retrouvailles ont eu lieu, les numéros de téléphone se sont échangés et des projets se sont esquissés. « Une bonne façon de se préparer à l’année qui vient, dans un contexte bien difficile», commentait une stagiaire. Car, comme l’ont rappelé David Rybolowiecz… et Laurent Bernardi aux séances d’ouverture et de clôture, « les cinq années passées ont grandement fragilisé le lien et le pacte social entre les citoyens, les citoyennes et les autorités politiques du pays. La crise sanitaire est venue rappeler l’importance des métiers du lien, et les chiffres très récents des concours enseignant·es, les difficultés de recrutement dans les hôpitaux, comme la pénurie de recrutement des personnels d’animation démontrent qu’ils n’ont jamais été autant désertés. »

Quatre stages ont rythmé les journées, basés comme toujours sur des méthodes de pédagogie active qui ont mis les participant·es « en désir » de savoir, de comprendre, de conscientiser. Pédagogie et Éducation nouvelle, éducation critique, lutte contre les discriminations et transition écologique, quatre sujets cruciaux pour l’avenir de la société de plus en plus fracturée. À quoi se sont ajoutés plusieurs temps forts autour des activités et des conférences. Un stage « démocratie interne »  a en outre permis aux membres présent·es des équipes de direction et des bureaux des Associations territoriales de reprendre et continuer la réflexion entamée au congrès et poursuivi lors du séminaire du comité directeur au printemps.

Les militant·es des Ceméa sont-il·elles des pédagogues et peuvent-il·elles s’autoriser à l’être ? S’il appartient à chacun et chacune de répondre à cette question « sans jamais s’enfermer dans des chapelles ou des tours dorées », ces REN ont en tous cas rempli leur office : redonner cet élan d’aller au-devant de l’autre, dans le respect de ce que le mouvement est, et trouver la façon de faire pour « agir les solidarités ». Enfin, on ne saurait terminer sans remercier le staff qui fut sur le pont H24 et sut donner à ce séjour une saveur presque aussi tenace que celle de ce maroilles (prononcer ‘marwal’) partagé – une expérience que nous ne sommes pas près d’oublier !